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  • Le blog du comité citoyen pour la libération des prisonniers politiques Camerounais (CCL-LIBERATION).En dehors de MM Michel Thierry Atangana, Edzoa Titus, Paul Eric Kingué, Lapiro de Mbanga, ce comité soutient également tous les prisonniers d'opinion, poli
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3 mars 2010

Emeutes de février 2008, Paul Eric Kingue : Un pan de ma vérité

1259821257_P_E_Kingu_Au moment où l’actualité a été consacré sur les massacres des émeutes de fin février 2008, avec une agitation de la diaspora, l’une des victimes de la répression judiciaire continue de se battre pour que la lumière soit faite sur la condamnation de 6 ans d’emprisonnement qu’il purge.

Condamnés au tribunal de grande instance du Moungo, pour complicité de pillage en bande lors des émeutes de fin février 2008. A l’audience du mardi 02 janvier 2010, la Cour avait renvoyé l’affaire pour extraction des accusés et composition régulière de la Cour. En effet, certains membres de la collégialité étaient absents. Quant aux extractions, seuls trois condamnés avaient répondu présent à l’ouverture de l’audience. Il s’agit de Paul Eric Kingue, Zachée Kong, Aboubakary Mana Bouba. Trois autres n’ont pas été extraits de leur cellule, il s’agit de Duplex Foma, James Elangue et Guy Modeste Ambomo.

Ce dernier est d’autant plus redouté, qu’il avait produit un mémoire de défense dans lequel, il demandait de ne pas prendre en compte sa déposition à la gendarmerie faite sous-pression afin d’incriminer Paul Eric Kingue. «Depuis mon arrestation, je vis un film de mafia, digne de la mafia sicilienne, un film dans lequel on m’assigné la mission troublante de liquider Paul Eric Kingue et Dr. Victor Kame, en les incriminant, comme ceux qui nous ont monté…Par peur d’être tuer j’ai entretenu mes geôliers dans l’espoir, jusqu’ensuite où, le parquet de grande instance m’a promis la liberté, en contre-partie, si j’enfonçais Dr Kamé et le maire Paul Eric Kingue. J’ai coopéré jusqu’à ce que ordre soit donné à la prison de me sécuriser.» Lors de la dernière audience, l’ex-maire de la commune d’arrondissement de Njombé-Penja avait émis des réserves sur la lenteur judiciaire observée jusqu’ici. Emettant le souhait de comparaître si possible chaque semaine, «comme les autres affaires politiques de l’opération épervier.»

Eclairage

Dans un mémo de 14 pages, Paul Eric Kingue, publie ce qu’il a titré de : «Un pan de ma vérité». Ce mémo est soutenu par une kyrielle de documents de preuves en annexe. Il y retrace de manière chronologique ses malheurs depuis son élection comme maire de la commune de Njombe-Penja. Pour lui, il ne fait pas de doute qu’il est victime d’un règlement de compte politique. Et le prétexte pris, c’est qu’il serait l’instigateur des émeutes de la faim qui ont embrassé l’arrondissement de Njombé-Penja, tout comme la quasi-totalité du Cameroun (25 au 27 février 2008). Il soutient avec force et argument que ces bourreaux sont les dirigeants des sociétés d’exploitation agricole (Sbm-Php-Spnp) à capitaux français, repreneurs depuis 1988 de la défunte Organisation camerounaise de la banane (Ocb).

S’appuyant sur des circonstances concordantes, il démontre que son sort était scellé bien avant même les émeutes. Ses bourreaux étaient à la recherche du prétexte. Son crime, c’est d’avoir : - supprimer les avantages illégaux des autorités administratives. «Le Préfet du Moungo d’alors percevait Deux cent cinquante mille FCFA par mois, à la commune de Njombé-Penja ; le Sous-préfet aussi. Ces deux administrateurs délestaient la commune de 500 000 (Cinq cent mille) FCFA tous les mois. La Secrétaire du Sous-préfet était payée par la commune, son chauffeur aussi… j’ai décidé en ma qualité de juge d’opportunité et de gestionnaire de cette collectivité, d’arrêter cette saignée financière qui ne s’expliquait pas...» Dès cet instant, Paul Eric Kingue dit être devenu pour ces autorités administratives, la bête à abattre. – Mais aussi d’avoir contraint les sociétés Php, Spm, Caplain et Spnp qui ne payaient ni patente, ni enregistrements sur leurs différents baux, bref, aucune taxe communale, parce qu’ayant réussi de se faire déclasser et enregistrer comme sociétés coopératives agricoles, de s’y conformer. Comme témoigne cette réponse du Directeur des impôts en décembre 2007. « J’ai l’honneur de vous faire connaître que l’administration fiscale veillera à la stricte application de la loi, notamment à l’article 160 du code générale des impôts…A cet effet, dès l’exercice prochain, les sociétés en question seront reversées dans le régime de droit commun.» Et Kingue de relever les conséquences de cette délinquance fiscale qui causait à la commune de Njombé-Penja un manque à gagner annuelle depuis une vingtaine d’années. «Il faut dire qu’au terme d’une expertise fiscale que j’ai commandée, la commune se voyait délester deux milliards sept cent cinquante cinq millions FCFA par an, d’impôt communaux».

En revanche, il affirme dans son mémo que sieurs Brethes et François Armel se sont contentés de le proposer des pots de vin de 20 millions de FCFA par trimestre au cas où il abandonnait sa pression fiscale. Proposition indécente, on s’imagine dans lequel son prédécesseur, n’a pas fait fi, lui qui s’est fait recruter chargé des relations publiques dans ce consortium.

Le rouleau compresseur

C’est alors que le rouleau compresseur se met en branle pour broyer l’ex-maire de Njombé-Penja. L’alliance formée par les autorités administratives (Préfet et Sous-préfet) et les DG des sociétés de bananeraies sortent leur premier missile le 12 février 2008. Le lendemain de la fête de la jeunesse, le Gouverneur lui apprend que le Comité de coordination du Moungo l’a accusé d’être resté assis le 11 février, lors l’exécution de l’hymne nationale. Ce que va démentir les enregistrement vidéos. Pendant les soulèvements, le Colonel Alkassoum, venu de la légion du Littoral, va le confier qu’il est à Penja depuis le 22 février 2008 pour son arrestation. Et l’erreur fatale arriva. Le 27 février 2008, enlevé chez lui manu militari par une horde de jeunes en furie après le décès d’un jeune lycéen, il est joint au téléphone par une chaîne de télévision privée de la place, qui voulait avoir des précisions sur le bilan des émeutes dans ces localités.

Encerclés (le Sous-préfet, le Commandant, le Maire, le Colonel) par près de 5 000 jeunes portant encore des gourdins et menaçant de reprendre les émeutes s’il ne disait pas la vérité, il va déclarer : « …Njombé-Penja compte un mort, et Loum 6 victimes dont des blessés et des morts … » Cette déclaration qui n’a pas été appréciée par la hiérarchie politique de la République est le prétexte de la mise en exécution du plan diabolique de ses bourreaux était tout trouvé. «Une déclaration, une opinion. Une seule déclaration a suffi pour que je sois arbitrairement arrêté. Une déclaration faite sous la menace des assaillants, une menace telle que, nul ne pouvait faire autrement», se défend-il. Rien n’ y fait, il est jugé pour ces évènements pendant 09 mois dans un de procès kafkaïen. Puisque aucun des 22 témoins du ministère public n’a déposé contre moi, encore moins les 30 co-accusés qui m’ont été collés et qu’il ne fera la connaissance qu’en prison.

Harcèlement judiciaire

Du mémo, on y apprend aussi sur les autres procédures judiciaires. Après ce premier procès, un nouveau procès lui est collé sur le dos. Il lui est accusé de détourner la somme de Un million quatre cent mille FCFA. En fait reconnaît-il : «je suis accusé de détournement  du simple fait qu’il m’est reproché d’avoir engagé une dépense sans le visa préalable du Préfet…aucune loi, n’oblige le maire à faire viser ses décisions par le Préfet et seuls certains actes, limitativement énumérés par la loi n° 18-2004/22 Juillet 2004 article 70 sont soumis à l’approbation préalable du Préfet. » Kingué soutient que dans cet autre procès, il n’est versé aucune pièce prouvant que j’ai obtenu ou retenu frauduleusement les biens de la commune. Au contraire, les reçus des prestataires justifient à suffisance la destination de cette somme. Pas trop rassurés de retenir la culpabilité dans ce procès de 1 400 000 FCFA, le ministère Public, engage une troisième affaire. Cette fois de détournement de la somme de 4 960 000 FCFA, sans lui faire comparaître chez un juge d’instruction et ce, en violation du nouveau code de procédure pénale, mais il l’a toutefois renvoyé devant le juge de jugement.

Ces 4 960 000 FCFA donnés par la Spm sont destinés à l’extension du réseau d’eau Snec à l’hôtel de ville de Penja. Pour installer l’eau à l’hôtel de ville, le devis des travaux était de 4 960 555 Francs CFA (Quatre millions neuf cent cinquante cinq mille francs CFA). La Spm s’est engagée, à la demande du maire, à financer cette opération citoyenne qui était d’ailleurs, la première pour cette entreprise. Partagé entre réunir le Conseil municipal qui coûte trois millions Fcfa par session pour statuer sur cette opportunité, le maire décide de violer à nouveau les procédures et de faire verser directement cette somme aux entreprises prestataires des travaux d’installation d’eau. Et depuis novembre 2007 l’hôtel de ville est connecté au réseau d’eau Snec, au grand bonheur du personnel communal. Chacun peut le vérifier. Et Paul Eric Kingué de demander : «Où est le détournement ? La violation d’une règle de procédure comptable est-elle un détournement ? L’eau peut-elle exister à l’hôtel de ville et que j’en sois accusé de détournement ?

C’est sur cet argument curieusement que le contrôle mixte Minatd-Minfi descendu à la commune rurale de Njombé-Penja, et sous les ordres de ses bourreaux, s’est appuyé pour soutenir que l’ex-maire avait détourné d’importantes sommes d’argent. Des bourreaux démasqués. Lorsque dans un entretien accordé à Monsieur Sébastien Moreigne d’Amnesty International, Sieur Patrice O’Quin, propriétaire des bananeraies de la Spm, bourreau de Lapiro de Mbanga et Paul Eric Kingue, affirme : « Le maire Paul Eric Kingue, je ne le connais pas personnellement. Je sais qu’il est corrompu. Une fois élu maire, il a été trouvé les sociétés bananières pour leur demander des financements pour la mise en eau de Penja. Les Php lui ont donné 17 millions de francs CFA, et la Spm 7 millions de francs CFA. Il ne les a pas reversés à la Société nationale des eaux du Cameroun (Snec) qui a déposé plainte contre lui. » Des financements que celui qui se passe pour le détenu politique des bananeraies Php et Spm, nie en bloc et dit se réserver le droit de poursuivre Patrice o’Quin devant le juridictions françaises.

A chacun de se faire sa religion.

André Som, publié au bi-hebdomadaire Aurore plus du 02 mars 2010

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