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  • Le blog du comité citoyen pour la libération des prisonniers politiques Camerounais (CCL-LIBERATION).En dehors de MM Michel Thierry Atangana, Edzoa Titus, Paul Eric Kingué, Lapiro de Mbanga, ce comité soutient également tous les prisonniers d'opinion, poli
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3 mai 2008

Cameroun: Des prison à la Kondengui

Ceux qui connaissent de l’intérieur les prisons du Cameroun en donnent des descriptions à faire dresser les cheveux sur le tête. Le mot « enfer » [1] revient comme un refrain, difficile à entonner pour le profane.

La prison de Kondengui

Pas facile de pénétrer dans ces « mouroirs de la République » [2] , sorte de boîtes noires du régime Biya. C’est donc devant les portes du pénitencier de Kondengui que nous attend Jérémie. Gardien de prison depuis plus de vingt ans, il s’y connaît en geôles camerounaises. Il accepte, à condition qu’on taise son nom, de nous expliquer « le problème ».

En guise d’introduction, Jérémie nous montre le camion stationné devant la lourde porte. Un camion à bestiaux, dans lequel on charge une foule de prévenus qu’on emmène au Parquet. « C’est notre seul camion, commente-t-il. C’est avec ça qu’on fait tout : transport du bois, évacuation des cadavres, transfert des prisonniers. Du coup, on passe notre temps à l’attendre. On l’attend au tribunal quand il est à la morgue… et à la morgue quand il est au tribunal ! ».

C’est précisément en immobilisant le camion – et en bloquant ainsi le tribunal à quelques heures de l’entrée en vigueur du nouveau code de procédure pénal camerounais – que les gardiens de prison ont lancé leur grève, le 28 décembre dernier, en dépit d’un statut qui leur dénie théoriquement ce droit [3].

« Il faut bien trouver le moyen de se faire entendre » [4], se sont justifiés les protestataires, qui réclament en vain, depuis des années, l’harmonisation de leur traitement avec celui des autres hommes en tenues (militaires, policiers, etc.).

Leurs pénibles conditions financières poussent les gardiens à se lancer dans des trafics en tout genre avec les détenus. « Il faut bien vivre », constate Jérémie. L’autre façon de grappiller quelques billets, florissante depuis que Paul Biya a décidé de « lutter contre la corruption », consiste à faire le larbin auprès des hiérarques embastillés. Lesquels attendent leur comparution dans leurs cellules VIP, en continuant à faire impunément fructifier leurs avoirs par correspondance…

Chiffres

Car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne à la prison de Kondengui, loin s’en faut. Il y a ce qu’on appelle les « quartiers résidentiels » où dorment confortablement les bandits à cols blancs [5], et les « quartiers populaires » où l’on entasse les miséreux à quarante par cellule. Coincés entre l’arrogance des « détourneurs de deniers publics » et les menaces de ceux qui croupissent avec les rats et les cafards, les gardiens sous-payés n’en peuvent plus.

Mais les autorités camerounaises font la sourde oreille, comme à l’habitude.

Prétextant de l’illégalité de la grève, « la faute la plus grave que puisse commettre un homme en tenue », le ministre de la Justice, Amadou Ali, a préféré envoyer la troupe, le 2 janvier, pour mater les matons. Une virile bastonnade, en guise de dialogue social, dont les détenus des « quartiers populaires » ont profité pour mettre le pénitencier à feu et à sang, et rafler quelques produits prohibés (deux détenus sont morts après avoir vidé quelques fioles alcoolisées à l’infirmerie). Cette flambée de violence, qui s’est rapidement répandue à travers le pays, s’est soldée par une purge sévère : seize directeurs de prisons ont été remplacés et une centaine de gardiens suspendus [6].

« Tout ça est assez regrettable, conclut Jérémie, placide. Le bas-peuple n’a jamais la parole dans ce pays ! C’est la dictature ou… ». Comme s’il avait parlé trop vite, ou trop fort, Jérémie s’interrompt brusquement. Car depuis quinze jours, depuis la purge, ce sont les gendarmes qui montent la garde à Kondengui. Et surveillent d’un même œil les détenus échaudés et les gardiens rescapés des foudres ministérielles.

Suite de l’article : Pierre, le prisonnier in Bakchich# 19

[1] Voir l’ouvrage d’Hippolyte Sando, Derrière les murs, l’enfer : l’univers carcéral en question, Catholic Relief Service, Août 2005

[2] Le Messager, 27 décembre 2004, que sont les prisons camerounaises

[3] Décret n°92/054 du 27 mars 1992

[4] Mutations, Affaire Sic : Les gardiens de prison bloquent le procès, 29 décembre 2006

[5] Les fameux détourneurs de deniers publics, « DDP » pour les intimes…

[6] La Nouvelle Expression, Prisons : Amadou Ali choisit la répression, 8 janvier 2007

MOUSSA KA in Bakchich

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L
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